L’heure de gloire sera brève. En 2000, les premiers livres électroniques se montrent au Salon du livre de Paris. Un grand coin de la Porte de Versailles leur a été réservé. La poignée de fabricants fanfaronne dans un scepticisme ambiant. Les éditeurs regardent avec méfiance cet objet qui menace d’enterrer leur raison de vivre. Le côté gadget fascine les curieux. Leur pouvoir de sublimation du livre papier et de son avenir échauffent les esprits. Mais personne alors ne parie sur ces tablettes trop grandes, trop lourdes, trop chères. Les pionniers sombrent avec la bulle Internet.
Mars 2009. Le livre électronique joue le phénix. Le Salon du livre remet le couvert en consacrant 1 200 m2 aux «Lectures de dem@in» (1). Depuis un an et demi, l'engouement est revenu via le Kindle, la «liseuse» blanc ivoire du libraire en ligne Amazon. «Le succès du ebook est lié à la volonté d'Amazon de se positionner sur le marché et de choisir un modèle économique comme Apple et iTunes avec un prix de vente du livre numérique à 9,99 dollars», analyse Emmanuel Benoît chez Jouve, imprimeur qui s'est très tôt diversifié dans l'édition électronique et qui a racheté la société new-yorkaise Publishing Dimensions spécialisée dans le contenu multimédia. Depuis novembre 2007, Amazon aurait ainsi écoulé un demi-million d'exemplaires du Kindle sur le marché américain.
Glouton. Depuis leurs premiers pas, les ebooks ont fait leur révolution. Finis les écrans LCD rétroéclairés