L'innovation est un sport de combat. Depuis deux ans qu'il est en vente en France, le transporteur individuel Segway joue une partie délicate : il s'agit pour cet objet «qui ne ressemble à rien d'autre» selon la définition qu'en donne Bertrand de la Tour d'Auvergne, directeur général de la société, de trouver son public. Pas simple.
Vu de loin, le Segway présente deux roues, un manche vertical, un guidon et une plate-forme sur laquelle une personne se tient debout. La silhouette glissante de l'engin et de son utilisateur évoque vaguement celle de la trottinette urbaine. Vue de près, la machine est sans rapport avec une trottinette. Elle marie un ordinateur, des batteries et tout un système gyroscopique qui en fait l'astuce. Grâce à cette «technologie d'équilibre dynamique», le Segway détecte le moindre mouvement du corps. On se penche en avant, il avance. On se penche en arrière, il freine. Même chose vers la droite ou la gauche pour virer. L'impulsion du corps détermine la trajectoire et l'allure. Pas besoin de grandes gesticulations, au contraire : en témoignent d'amusantes vidéos montrant de jolis gadins peu dangereux. L'appareil possède toutes les qualités pour devenir un best-seller de la voie publique.
«Rare». A un détail près : il est hors de prix - 6 800 euros. Ce montant s'explique d'après ses concepteurs par la mécanique et l'électronique sophistiquées de l'engin, et le coût des batteries. Bertrand de la Tour d'Auvergne estime qu'à l'usage, la so