Tous les printemps, et même parfois avant, l’envie peut vous prendre : s’en aller à la pêche comme les 1 376 198 personnes qui ont pris l’année dernière une carte afin de pouvoir aller tremper le fil dans les rivières de première et de deuxième catégories. Ça peut être un désir subit comme une virée entre copains et copines quand, après un trop long hiver, on décide de prendre un bol d’air en bord de mer, de lac ou de rivière (plus de 4 millions de pêcheurs au total). La pêche est parfois aussi une affaire de retour aux sources : il faut en effet savoir que plus de 40 % des Français ont taquiné le goujon un jour dans leur vie. Et la tentation est grande de s’en retourner sur ces berges où l’on apprit avec la complicité d’un père ou d’un grand frère des gestes magiques comme ferrer le poisson ou confectionner des boulettes d’amorces pour racoler la friture.
Sacrée claque. C'est donc à la faveur de l'ouverture de la pêche à la truite, le 14 mars, que l'on décida d'envisager le grand retour. Et donc de s'outiller tout en s'enquérant de l'humeur du temps dans cet univers en apparence aussi compliqué que la franc-maçonnerie. C'est qu'entre les carpistes, les pêcheurs à la mouche, au leurre, au coup, au gros, on redoutait de se noyer dans le ridicule avec nos questions de pêcheur du dimanche. On opta donc pour une grande enseigne sportive au centre de Paris où l'on nous signifia avec une sincérité désarmante que le rayon pêche n'existait plus : «La pêche, c'est un métier,