Eté 2005. Près de quatre Français sur dix regardent les autres partir en vacances d’été. Grand âge, solitude, manque d’envie et bien sûr de moyens sont invoqués. Du bout des lèvres, on parle d’un phénomène accentué par la crise. D’une injustice qui touche de plus en plus les jeunes.
Ampleur. Pour l'été 2009, le phénomène devient phénoménal. C'est la débandade. La «dévacance». A en croire les prévisions d'Ipsos (1), près d'un Français sur deux (51 %, précisément) ne partira pas. Même l'auteur de l'étude, Jean-François Doridot, avoue être surpris par l'ampleur de ce résultat.
La crise est cette fois l’argument numéro 1. Dans la foule des privés des plaisirs estivaux, les plus démunis bien sûr sont toujours là. Dans les foyers avec un revenu mensuel net compris entre 1 200 et 2 000 euros, 64 % n’ont pas l’intention de s’échapper. Un taux qui monte à 82 % chez les plus modestes contre 25 % seulement chez les plus «nantis» (au-delà de 3 000 euros mensuels).
Les jeunes, toujours et encore, sont en première ligne : 30 % des moins de 35 ans ont déjà décidé de faire ceinture. Mais cette fois, les classes moyennes aussi sont entrées en privation. Respectivement 26 % et 28 % des personnes vivant au sein d’un foyer dont le revenu mensuel net est compris entre 1 200 et 2 000 euros ou entre 2 000 et 3 000 euros affirment qu’elles ont décidé de renoncer pour cet été à leurs vacances. Ou de diminuer leur budget. Pas très festif, tout ça.
Si la crise renforce les inégalités sociales, dans