Et voilà qu’on a Alli dans le baba. Commercialisée, avec succès, depuis deux ans aux Etats-Unis, la première pilule antiobésité est depuis aujourd’hui en vente, sans ordonnance, dans les pharmacies (1). Montée en mayonnaise par le laboratoire GSK (GlaxoSmithKline), subtilement lancée quand mai rime avec régime, elle promet 4,4 kilos en moins en six mois. Enorme ?
Pas tant que ça. Alli n’est en fait qu’une version light d’un médicament vieux de dix ans (Orlistat ou Xenical). Son principe actif a été diminué de moitié (60 grammes au lieu de 120). Ce qui lui a permis, après une décision européenne, de se faufiler dans les officines quand la plupart des traitements antiobésité ont été tour à tour retirés du marché pour cause d’effets secondaires dangereux. Dernier exemple en date : l’Acomplia, accusé d’engendrer des troubles psychiatriques
Intestin. Pour l'instant, Alli est tout auréolé d'espoir. A un détail près, fort contrariant. Alli est une sorte de tord-boyaux. Son principe actif agit au niveau de l'intestin, à l'intérieur duquel il dépose un film qui empêche l'absorption d'un quart des graisses ingérées. La rançon ? Ces graisses étant éliminées par voie naturelle, on court aux cabinets toute la journée. Un choix de vie.
Maigrir en avalant une pilule, est un vieux rêve. Et encore plus en France, pays gros consommateur de médicaments. Pourtant, pas de miracle. Nutritionnistes, diététiciens, endocrinologues, psychiatres, bref l'ensemble du corps médical s'accord