Etonnant comme on comprend parfois tout de travers. Même dans les situations de bureau les plus banales. Un exemple récent : «Quoi ? Qu'est-ce que tu me demandes ?? Si c'est moi qui ai pris tes seins ???» «Non, t'en fais pas, ils sont toujours sur moi. Je te demandais simplement si c'est toi qui as imprimé ça ?» Autre exemple, professionnel encore : «Comment ça, tu ne veux pas être dérangée ?» [c'est un chef qui téléphone sur le portable d'un sous-fifre]. «Mais pas du tout, je te dis que j'arrive : je suis rue Béranger» [l'adresse de Libération, ndlr]. Certains métiers rendraient-ils durs de la feuille, façon maladie professionnelle ? Après enquête, c'est un soulagement : de très nombreuses personnes, dans des univers de travail ou même familiaux variés, ont, elles aussi, les portugaises régulièrement ensablées. Pas tout le temps, mais suffisamment pour susciter l'envie de percer le mystère de l'oreille qui déraille.
Fatigue, surmenage ? Peut-être. Parfois, c'est la nouveauté qui engendre des confusions : «Quand je suis arrivé chez DDB, tout le monde n'avait que le "Give and take" à la bouche, confie un ex-salarié de l'agence de pub, et j'étais persuadé qu'il s'agissait d'un Belge qui s'appelait Guy Van Teck.» L'honneur est sauf, dans ce cas précis, si l'on ne demande pas à être présenté à monsieur Van Teck.
«Moules frites». C’est que saisir les sons et décoder la parole n’est pas si simple. C’