Depuis plusieurs années, Michel Tuz sillonne la France et l'Italie à la rencontre des artisans de la vigne, avec une exigence : le respect de la nature, ses saisons, ses humeurs. Pourfendeur de la technologie, il prône le tout bio et crie haro sur «les vins d'épouvante et d'éprouvette qui se cachent honteusement derrière les belles étiquettes de notre ''société du spectacle''».
Philosophie. Réac de la bouteille ? Hédoniste plutôt. Parmi les montagnes d'essais théoriques sur l'œnologie, il a creusé la niche du naturel, qui s'est imposée d'elle-même. Elle est en accord tant avec sa formation de psychanalyste qui aime à écouter les gens, qu'avec sa passion du terroir : c'est en effectuant des portraits de vignerons qu'il allait raconter le vin naturel, issu de l'agriculture biologique, conçu sans pesticide, désherbant ou engrais.
Pour les exploitants, refuser les produits chimiques au profit de la lente maturation est un engagement, une philosophie de vie. « Ils ne sont qu'une poignée à avoir fait un pas de côté. Je voulais comprendre pourquoi ils avaient fait ce choix, pour mieux comprendre leurs vins », explique-t-il, un verre de «séguret rouge, cuvée ''Les Couchants''» à la main.
Derrière la robe - sombre, intense -, Michel Tuz voit Jean David, paysan qui possède 15 hectares de vignes au-dessus de l’Ouvèze. Voilà le credo de l’auteur : un vin, un individu. Dans son livre, ce sont ainsi 134 vignerons marginaux, dont 15 Italiens, qui se