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Libération

«J’assimilais toute aide à de la répression»

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Isabelle raconte comment elle a arrêté de prendre de l’héroïne :
publié le 3 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 3 juin 2009 à 6h52)

Isabelle, 41 ans, a renoncé seule à l’héroïne après sept années de défonce.

«J’ai décroché seule de l’héroïne il y a presque vingt ans. Mais je sais que j’aimerais toujours ça. Je suis quelqu’un d’excessif, j’aime les sensations fortes. Je m’en suis sortie quand j’ai compris qu’il n’y avait aucun avenir dans la défonce. Mon stimulus, ça a été de rattraper le temps perdu, à fond la caisse. Une vie médiocre m’aurait fait replonger. Je crois que la came ne comblait pas un vide, je la voyais davantage comme un plus. Le jour où tout est devenu sordide autour de moi, j’ai pris peur.»

«Provoc». «Aujourd'hui, je peux comparer cela à une histoire d'amour qui se termine. J'ai tourné la page, c'était fini, ça avait duré sept ans, et je pouvais passer à autre chose. J'étais très immature quand j'ai commencé. J'avais 15 ans. Shit, coke, héro, j'aimais la provoc. A partir de 17 ans, je me suis mise à sniffer que de la blanche. Je me faisais virer de tous mes bahuts. Et je me shootais quelques fois. C'étaient les années sida, je suis passée à travers. Il y a eu des overdoses autour de moi.»

«J’ai pris une peine de prison ferme, et j’ai vécu cette incarcération comme une profonde injustice. Aujourd’hui encore, j’estime que c’est une aberration d’emprisonner des toxicomanes. Ce n’est pas ce qui m’a fait arrêter. J’ai repris de plus belle en sortant. En prison, j’avais vu un psy, mais le courant ne passait pas. C’était un prescripteur de cachetons. Je ne pouvais pas imaginer que