A quoi rêve l'un des hommes les plus puissants du monde ? «Pique-niquer au parc du Luxembourg», a confié samedi Barack Obama, lors de son bref séjour en France. D'accord, ça fait clicheton, mais savoir que l'on pourrait croiser le président américain sur une pelouse ou sous un platane en train de manger la saucisse sèche et le crottin de Chavignol sur le pouce est une perspective autrement plus réjouissante qu'un jogging au cap Nègre.
Et puis, ça vous pose un homme un tel aveu : on se dit qu’un président qui aspire à casse-croûter en plein air a gardé le goût des choses simples et pourtant essentielles.
Nous, ça fait un bail que l’on sait que le pique-nique est un rite transgénérationnel, indémodable, une source inusable de gueuletons le nez au vent. Depuis exactement notre premier paquet de chips Vico et la portion de Samos 99 que l’on s’écrasait entre les doigts à l’excursion de fin d’année de la communale.
Transistor. En ce temps-là, on ne disait pas pique-niquer mais «aller manger sur l'herbe»,alors que, paradoxalement, on gardait ses distances avec le sol quand on déployait en famille la table de camping et les chaises pliantes. On sortait également de l'auto une glacière lourde comme une cantine de gendarme mobile et l'imposant transistor qui braillait l'arrivée de l'étape du Tour de France. Les petits oiseaux et les jolies fleurs, c'était juste pour le décor.
Un peu plus tard, on inaugura les aires d'excursion de l'Office nation