Bienvenue dans le monde des «shoe experts», ou des professionnels de la tatane pour rester franchouillards. Dans ce monde-là, on ne dit jamais «j'ai du mal à marcher sur des talons aiguille», mais «prête-moi tes stillettos, y sont trop top». Mais qu'on les nomme talons aiguille ou stilletos, c'est au bas mot entre sept et dix centimètres à se caler sous le talon, ce qui engendre mécaniquement deux phénomènes : une plongée du corps vers l'avant, et une démarche très particulière sur la pointe des pieds pour les plus acrobates ou, dans la version panzer, en posant sa chaussure tout d'un bloc à plat puisqu'on ne peut pas dérouler son pied du talon aux orteils.
Tonicité. Aussi, lorsque nous avons reçu une invitation à suivre, dans un centre de danse parisien, un cours d'initiation au «secret pour une démarche sexy et glamour en talons», notre sang n'a fait qu'un tour dans le collant de contention : il fallait y aller. Pour savoir. «Munissez-vous de vos stilletos», précisait notre hôtesse dont on allait bientôt découvrir qu'elle marchait en sandales dorées de huit centimètres, malgré le volumineux sac de danseuse qui trimballe partout son barda négligemment posé sur sa frêle épaule très dénudée et ultra-bronzée, façon Sophie Duez période 1984. On aurait dû se méfier. D'emblée, cette fille n'était pas comme nous.
D’abord, elle porte un jogging taille basse et un string rose qui fait le paon au moindre de