Mercredi, Kevin est sorti de son lycée de Rouen comme un zombie : épuisé mais soulagé d’en avoir fini avec l’écrit du bac. Il venait de plancher quatre heures en histoire-géo sur les non-alignés et les inégalités dans la mondialisation. Il n’était pourtant pas sûr d’avoir réussi - une conclusion bâclée par manque de temps. Mais le sort était jeté. Depuis Kevin se la coule douce en attendant les résultats le 7 juillet.
«Croquis». Mais pour d'autres, le travail ne faisait que commencer : les 149 500 correcteurs du bac 2009 ont alors entamé une procédure très tatillonne de dix jours pour un sujet hautement sensible - les résultats du bac.
Le jour même, la copie de Kevin, avec celles de ses camarades et des élèves d’une école privée venus plancher dans son lycée, est partie pour le centre de corrections. Dans son académie, toutes les copies d’histoire-géo, d’anglais et d’espagnol sont regroupées dans le même lycée.
Dès jeudi, une commission d'entente restreinte s'y est réunie : une quinzaine de profs désignés par l'inspecteur ont corrigé trois copies tests - une très bonne, une moyenne, une médiocre. Justement, la copie de Kevin - «anonymée» comme toutes les autres à ce stade - a été sortie de la pile. Comme modèle de copie moyenne. «On repère tout de suite un excellent travail, explique un prof d'histoire-géo, il y a une introduction qui expose la problématique et le plan, une bonne orthographe et pourquoi pas un croquis à la fin.» Mais