C’était à la mi-juin, dans une clinique privée d’Eure-et-Loir. Une femme de 67 ans est opérée pour une hernie abdominale. C’est une intervention banale, prévue depuis quelques semaines. Le chirurgien fait son travail, sans souci apparent. Mais juste avant d’achever l’intervention, il croit apercevoir une tumeur en lieu et place d’un rein. Avait-il regardé le dossier médical de sa patiente ? S’était-il renseigné ? Ou bien était-il pressé ?
Dialyse. En tout cas, il semble avoir oublié que cette femme avait été greffée, il y a quelques années, d'un rein. Qu'à cela ne tienne, notre chirurgien fait du zèle et retire la supposée tumeur. Pas de chance, c'était le rein greffé. Quelques jours plus tard, en urgence la patiente est transférée à Paris, puis réanimée. Et depuis, faute de reins efficaces, elle est de nouveau en dialyse, et de nouveau en attente d'une hypothétique greffe.
Le chirurgien, lui, se défend. Il évoque l'apparence d'une tumeur pour expliquer son geste chirurgical, la directrice de la clinique s'est excusée, mais une plainte a été déposée. Des accidents de ce genre, il y en a. Et beaucoup. Le président de la Haute Autorité de santé (HAS), le professeur Laurent Degos, dans un entretien au Parisien, a évoqué un taux de 10 % d'événements indésirables.
La semaine dernière, après deux ans de travail, la HAS a rendu publique une sorte de check-list qui devra être vérifiée, au dernier moment, avant chaque intervention. Un peu à la manière