Il y a les nombrils qui bombent, ceux qui font comme un petit appendice tire-bouchonné, d'autres complètement enfouis… La saison des défilés d'ombilics, c'est l'occasion rêvée d'observer celui des autres, d'étudier leur grande diversité. Etonnant comme ce petit bouton de chair est devenu en quelques années un argument de séduction, qui ne s'exhibe plus seulement sur la plage, mais dans les rues, les soirées et même parfois au travail. On peut le combler de faux diamants ou accrocher des piercings dessus, et ces pratiques font beaucoup d'effet. Surtout aux psychanalystes, qui y voient, comme Mareike Wolf-Fédida, une volonté de «s'individuer, de se couper de la mère, de se réapproprier son corps» en «érotisant cette partie qui est le stigmate, l'empreinte de la fonction nourricière de la mère, qu'on porte sur soi, et qui a toujours à voir avec la régression». Certes.
Danseuses. Erotiser la moindre parcelle de peau serait donc dans l'air du temps, fut-elle la cicatrice d'une amputation originelle. Sans être particulièrement concernée, rappelons que des fétichistes du nombril ont toujours existé, que des danseuses du ventre affolent bien plus vite que des strip-teaseuses. Mais, ce qu'on constate aujourd'hui est différent. Plus vaste. La nouvelle omphalophilie serait le propre d'une époque qui encourage à s'observer de très très près, à se raconter sous toutes les coutures, comme le font notamment des milliers de blogueurs en se prenant