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Libération
Interview

«Au Brésil, on peut se toucher avant de se connaître, pas en France»

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Intimité. Michel Bozon, chercheur à l’Ined, publie une sociologie de la sexualité :
publié le 5 septembre 2009 à 0h00

Tout est parti d'une histoire de Sénégalaises qui mettent des doigts dans l'oreille pendant l'amour. Mais aussi, d'une anecdote d'un ami d'ami qui aurait subi les effets d'un dévastateur «Prends-moi le pétou !» en plein ébat avec une Québécoise - avec l'accent. Sont venus ensuite les habituels clichés - «au lit, les Asiatiques sont comme ci», «les Africaines elles font ça», «les Argentins, wouahou». Typiquement le genre d'histoires qu'on se raconte au retour de vacances. Pourtant, le sexe, c'est le p'tit machin qui passe par ici ou par là, et c'est pareil pour tout le monde ? Eh bien non, répond Michel Bozon, sociologue et chercheur à l'Ined (Institut national d'études démographiques), qui publie, la semaine prochaine chez Armand Colin, une nouvelle mouture de sa Sociologie de la sexualité.

Le sexe n’est-il pas la plus universelle des pratiques ?

Dans l’étude de la sexualité, il y a longtemps eu une domination des disciplines cliniques (psychiatrie et sexologie) qui ont accrédité l’idée a priori humaniste, mais au fond biologisante, que le sexe était une expérience universelle. Mais dès que l’on envisage les comportements sous l’angle de l’anthropologie et de la sociologie, on voit combien des sociétés différentes peuvent construire et vivre différemment la sexualité.

Mais pas dans l’acte lui-même ?

Il y a effectivement peu de différences sur les pratiques physiques elles-mêmes, les combinaisons ne sont pas infinies ! Mais l’on peut citer une position traditionnelle que l’on ne trouve que dans le Pacifique : l’homme est accroupi sur la femme, ave