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Libération

Querelle de clichés

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Jupes-culottes. Question soulevée par un colloque : à quand «des filles intrépides et des garçons tendres» ?
publié le 18 septembre 2009 à 0h00

Sexiste, la culture enfantine ? A vous de juger, sur pièce. En l'occurrence, quelques extraits issus d'un minutieux feuilletage de deux magazines féminins pour les 8-12 ans, Julie et Witch Mag. Au fil des pages, les filles s'intéressent à la mode, aux bijoux, au maquillage. On leur donne des conseils pour se faire une «coiffure chic», «jouer aux starlettes», et on les enjoint à être soucieuse de leur apparence. «Ce que je préfère, c'est que pour les fêtes, je peux me pomponner ! A moi le brillant à lèvres, les tenues de fêtes et autres paillettes», s'extasie une fille dans Julie. Dans Witch Mag, on peut lire : «Quand on est jolie, on se sent tout de suite moins fatiguée et de meilleure humeur.» Ou bien : «Ta mère s'arrache les cheveux pour que tu sois plus féminine et elle n'a pas tort. Réfléchis-y. Voici des astuces pour t'aider. Commence par débroussailler tes cheveux et attache-les, range ton survêtement dans ton placard et réserve-le uniquement pour le sport. Si tu fais plus attention, tu paraîtras plus soignée et les gens viendront vers toi.»

Craintives. Dans les deux revues, toutes les filles photographiées sont minces, tout comme la totalité des héroïnes de BD. Si la lectrice n'a pas cette chance, elle peut apprendre à «dissimuler les rondeurs». Et quand elles font du sport, elles n'ont aucun esprit de compétition. Mais sont présentées comme douillettes et délicates, voire