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Bottes populaires

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Caoutchouc. Après la boue rurale, le macadam urbain, elles font les coquettes jusqu’en haute couture.
publié le 25 septembre 2009 à 0h00

Au XIVe siècle, l'élégance voulait qu'on enfile la botte en cuir fauve qu'à une seule jambe. On ne nous dit pas ce qu'était supposé faire le pied malheureux. En 2009, au paroxysme du raffinement moderne, la botte, la paire cette fois, se porte en caoutchouc. Avec une minijupe ou sur un jean slim. Des partenariats improbables voient même le jour : la très classique Aigle sort en novembre une édition limitée de bottes ornées de cristaux Swarovski - 300 euros. Quant aux grands du luxe, ils s'y mettent aussi : «Cet hiver, ils ont tous leurs bottes en caoutchouc comme Céline, Kenzo, etc.», constate Constance Le Ferrand, directrice des achats du site de vente de chaussures en ligne Sarenza. Un exemple ? Kenzo vend son motif fleuri et son talon de quatre centimètres 175 euros. Longtemps réservée aux enfants les jours de pluie ou aux adultes s'adonnant au jardinage, à la chasse ou à la pêche, la botte est revenue en ville voilà quatre ans, s'affirmant en véritable accessoire de mode.

Décrottée et exhibée. L'histoire de cette chaussure en caoutchouc commence dès 1850. Deux Américains, Hiram Hutchinson et Charles Goodyear, s'intéressent de près à la matière élastique. Goodyear met au point le procédé de vulcanisation, qui permet de rigidifier la substance. Lui s'intéresse aux pneus alors qu'Hutchinson s'anime pour la chaussure. Ce dernier rachète le brevet à Goodyear, quitte les Etats-Unis et s'installe en France, près de Montargis (Loiret). «Il