Menu
Libération
Interview

«Des parents directifs, mais pas répressifs»

Article réservé aux abonnés
François de Singly, sociologue, sort un livre sur la petite enfance :
publié le 1er octobre 2009 à 0h00

Comment aider l'enfant à devenir lui-même ? C'est le dernier ouvrage du sociologue spécialiste de la famille François de Singly qui sort aujourd'hui (1). Encore un brûlot anti-Dolto ? Non. Plus fin, plus nuancé que les adversaires de la célèbre psychanalyste des enfants, entretien avec ce professeur de l'université Paris Descartes.

Entre l’enfant-roi et l’obéissance inconditionnelle vantée par le pédiatre Aldo Naouri, vous défendez une voie médiane. Pourquoi ?

C'est vrai. Je voulais apporter ma contribution à la critique de l'ambiance conservatrice actuelle qui voudrait nous faire revenir à la famille de la IIIe République. Par exemple, exiger le silence à table : cela n'a aucun sens, on ne peut pas vivre avec un principe de la période précédente. Dans un autre registre, quand Naouri prône la suppression de la tétine à 2 ans et demi sans aucune explication, je trouve ça aberrant. Je n'ai jamais vu un parent faire ça. Quand on se donne une ligne de conduite dure, on ne la tient pas. Les parents d'aujourd'hui veulent être proches de leur enfant, le connaître.

Au fond, l’éducation aujourd’hui ne se situe pas à mi-chemin entre Dolto et Naouri, mais plutôt dans le prolongement de Dolto. A cette nuance près que, là où Dolto défend l’idée que l’enfant se construit seul, il me semble que le plus important est l’expérience, l’apprentissage par essais et erreurs. On devient soi-même par la somme de ses expériences. Le rôle des parents n’est pas d’être