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Libération

Suicide au travail, les DRH sont-ils des «monstres» ?

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publié le 1er octobre 2009 à 0h00

Hormis l'accoutrement, plus négligé, à quoi distingue-t-on un journaliste économique d'un directeur des ressources humaines (DRH) ? Primo, les journalistes portent une chemise jaune. Les autres, une verte. Deuxio, les journalistes sont chiants. Ils posent toujours de fâcheuses questions. Les DRH sont d'une espèce plus discrète. Mardi dernier, Entreprise et Personnel (E&P), réseau associatif consacré à la gestion des ressources humaines, remettait aux représentants de ces deux professions une note de conjoncture sociale 2009 titrée «Entre colères et fatalisme». Objectif : disserter entre gens de bonne compagnie de questions aussi variées que «Quelles recommandations peut-on faire aux DRH ?» ou «Quels sont les risques de tensions sociales pour les prochains mois ?»

Comme le journaliste est impatient, après la note de conjoncture, le café, les croissants, l'employée d'un quotidien économique attaqua bille en tête : «Vous n'avez pas dit un mot sur la violence individuelle, celle des salariés qui mettent fin à leur jour.» Réponse d'un membre d'E&P : «C'est difficile de répondre sur un sujet aussi médiatisé. La question des suicides est révélatrice d'absence de prise en compte de l'humain.» Et de se lancer de façon hasardeuse sur «la faillite des DRH qui ne pensent plus à ces questions d'organisation». Désapprobation dans la salle. Pour calmer le jeu, un des rapporteurs parla du suicide comme d'une «colère» qui n'a pas trouvé d'