Nombreux sont ceux qui ont fait le poireau, le week-end dernier (Fête des jardins), pour accéder au potager du Muséum national d’histoire naturelle à Paris. Et rares ceux qui ont eu un regard pour les poireaux, les vrais.
Petits et raides, ils étaient une dizaine, alignés au cordeau, qui attendaient le jour de la visite. Yann Hermet, 24 ans, responsable du lopin comestible du jardin des Plantes, venait de les repiquer pour l'édification du public. Car le poireau, alias Allium porrum, cousin de l'ail, gagne à être connu autrement qu'en soupe, vinaigrette et blague coquine. C'est une plante, avouons-le, facile à élever, et généreuse avec ça. «Ça se cultive en toute saison, dit Yann. Ceux-là, je les ai semés en juin et repiqués en septembre. Ils seront mangeables en février. Mais on peut les semer plus tôt, en mars, et avoir deux récoltes dans l'année.» Et l'hiver ? «Ils supportent les - 10 degrés.»
Rustique, l’animal, qui fait sa vie en deux ans. Première année, on pousse des feuilles «engainantes» (c’est le terme botanique) formant ce «fût» élancé et conseillé par Hippocrate contre la stérilité, allez savoir pourquoi. Deuxième année, si on a échappé à la récolte, on fait des fleurs, des graines, et rideau. Si on appartient à l’espèce sauvage, on a le pied en bulbe, le fût filasse et on est vivace. Les Romains préféraient la version à bulbe à celle à fût dont on produit 225 000 tonnes l’an en France. Le chiffre ne doit pas effrayer le jardinie