Marre des décavées-décharnées dont il faut arrondir les angles à coup de Photoshop. Suffit les mannequins moulées dans des garde-robes en taille «zéro». Alors que s'engage en France une croisade menée par la députée UMP Valérie Boyer pour que les retouches d'images corporelles soient signalées au public, outre-Rhin il en est un qui frappe fort. Son nom : Brigitte.
A compter de janvier 2010, ce magazine féminin des plus vendus ne fera plus poser de mannequins professionnelles dans ses pages. Et proposera aux lectrices qui le souhaitent d’y apparaître. Comme le revendique le titre : «Ohne Models : Eine neue Epoche beginnt». Autrement dit, sans mannequin, une nouvelle ère commence.
Gonflé ? Les arguments du rédacteur en chef du quinzomadaire ne sont pas minces : «Depuis des années, on utilise la retouche pour grossir les mannequins, notamment au niveau de leurs cuisses et de leurs décolletés. C'en est dérangeant : qu'est-ce que ces filles ont à voir avec nos vraies lectrices ?» s'emballe Andreas Lebert dans le quotidien britannique The Guardian. Et d'enfoncer le clou : «Les mannequins pèsent en moyenne 23 % de moins que les femmes normales. C'est toute l'industrie qui est anorexique.»
Sont donc invitées à poser pour Brigitte (qui tire à quelque 700 000 exemplaires) des femmes de plus de 18 ans«qui ont leur propre identité». Telle la coiffeuse, la musicienne, la footballeuse, etc. Des «vrais gens» comme on se plaît tant à dire. Mais