C'est une interview en off parue dans Magazine, journal in. Entretien à visage couvert. On ne sait pas qui parle. Il y est question d'un nouveau comportement, qualifié de «slow fashion». «Mode lente» doit-on traduire littéralement. Qui va de pair avec«consommation raisonnée». «Ce mouvement touche-t-il tous les consommateurs ?» questionne l'intervieweur, Angelo Cirimele.
Tous, et plus particulièrement ceux qui font partie du haut du panier : «Dans les magazines de mode on ne parle plus de "fashionistas", mais de "recessionistas", une nouvelle espèce tout aussi branchée», poursuit l'homme masqué. Il explique que les femmes ne veulent plus de sac de luxe pour faire leur shopping, «comme si ça n'était pas respectueux des autres». Il y a de la culpabilité dans l'air en temps de crise. C'est le retour de la récup. Un coup de cire, une reprise et hop. «Ça devient à la mode de dire : "Ce sac, je ne l'ai pas acheté, je l'ai récupéré de ma grand-mère et il est génial"», ou alors «avec cette crise je suis retourné voir dans mon dressing, et j'ai redécouvert ce truc que je n'avais mis qu'une fois». Conséquence, «ça redevient chic de dire : "J'ai fait une affaire".» Même les «bourgeois» vont chercher des tops à bas prix dans des magasins jusque-là jugés ringards. «Et être dans le coup, ce n'est pas choisir une consommation exhibitionniste mais maline.» Nouveau «style»