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Libération

Une bonne baffre

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Loin des poncifs sur le régime alimentaire catastrophique des ados, des chercheurs dédramatisent.
Dans un McDo à Strasbourg. Les adolescents se goinfrent beaucoup moins souvent de cochonneries qu’on ne le croit. (Photo Vincent Kessler. Reuters)
publié le 12 octobre 2009 à 0h00
(mis à jour le 12 octobre 2009 à 0h05)

Rarement colloque sur les adolescents se sera voulu aussi rassurant. Dès l’intitulé - «Et si les inquiétudes sur l’alimentation des jeunes Français étaient un peu exagérées ?» - l’Ocha (Observatoire des habitudes alimentaires des professionnels laitiers) fait le choix de la dédramatisation pour cette réunion qui se tient aujourd’hui et demain à Paris.

Balayés les cris d'alarme sur la malbouffe et l'obésité. A en croire la quinzaine de chercheurs du CNRS (1), associés pendant trois années d'enquête de terrain au projet AlimAdos, les adolescents de France mangent plutôt bien. Laxistes les chercheurs qui vont présenter aujourd'hui les fruits de leurs observations ? Sur l'obésité, on serait tentés de leur donner raison. Car s'il est vrai que le phénomène progresse, il reste limité. La France reste en queue du palmarés européen avec 11,3% d'obèses. En revanche, ce qui inquiète bien davantage ces chercheurs, c'est la stigmatisation de l'obésité (lire ci-contre), maintes fois constatée sur le terrain. Désireux de ne pas se laisser piéger dans l'impasse du «tout est grave», ils défendent donc une vision démédicalisée de l'adolescence, en cessant de regarder cette classe d'âge comme une pathologie. «Nous avons cherché à confronter le discours ambiant - "attention, les adolescents mangent mal" - aux pratiques réelles», expliquent-ils.

Ce qui ressort de ces trois années d’observation, c’est que les adolescents se goinfrent beaucoup moins souvent de cochonneries qu’on ne le croit