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Goûts de Sand

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Tu mitonnes !dossier
Aujourd’hui, c’est l’auteure de «la Mare au diable» qui régale. C’est qu’elle savait recevoir la belle dame. A Nohant, on dîne à 18 heures en revenant du jardin que George Sand bêche elle-même.
Nadar (Gaspard-Félix Tournachon). (French, 1820-1910). George Sand. c. 1864. (Flickr/J. Scott 2)
publié le 15 octobre 2009 à 0h00

Vous avez déjà certainement vécu ce moment-là : quelques instants délicieux de solitude où l’on attend ses invités à dîner. On a fait retraite tout un après-midi dans notre thébaïde de cuisine, goûtant cette intimité réconfortante que procurent les gestes domestiques et les petits rites autour des produits de saison. Ah le bonheur d’écouter «Là-bas si j’y suis» sur France Inter en équeutant une platée de haricots verts (1,5 euro le kilo au marché du Pré-Saint-Gervais). Bon d’accord, Picard vous ferait gagner du temps mais nous, ce n’est pas dans le congélo et le micro-ondes que l’on se refait une santé morale après le rush de la semaine.

Relire. Au contraire, c'est dans la lenteur de l'épluchage et du mijotage que l'on se requinque. Il faut dire qu'il y a des petits riens qui peuvent vous mettre en joie derrière les fourneaux. Un petit bout de pain trempé dans l'huile d'olive juste avant d'y faire revenir la joue de bœuf ; quelques copeaux de parmesan volés à la salade de roquette ; une tranche d'oignon violet que l'on croque avec un morceau de hareng saur ; trois gros grains de raisin italien grappillés dans le compotier. Et puis relire encore et toujours une recette, que l'on connaît pourtant par cœur, histoire de feuilleter à nouveau le livre qui nous régale cet automne: La Bonne Cuisine de Gérard Vives (1). On se délecte à l'idée de concocter son gratin de pommes de terre et d'oignons confits ou son lapin confit à l'huile d'olive.

Mais, pour l’heu