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Libération
TEMOIGNAGES

«Je suis calme, mais je ne lâche rien»

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Filles ou garçons, portraits d’une nouvelle génération.
publié le 16 octobre 2009 à 0h00

Ils ont la trentaine. Ce sont des militants nouvelle génération. Filles et garçons. A la veille d’une manifestation nationale, ils expliquent pourquoi et comment ils sont féministes.

Julie, 31 ans, documentaliste«Gros machos et les blagues salaces»

«Je n’aime pas qu’on dise "nana". Je préfère "femme", c’est une question de crédibilité. Je passe souvent pour la féministe de service. Mes copains me charrient : "Attention, c’est une féministe, elle va partir au quart de tour…" Ma sœur, qui a 35 ans, hésite à se dire féministe, elle trouve que c’est apparaître comme une victime. Moi je revendique cette appellation. Mon objectif, c’est de faire arriver les autres à une prise de conscience. Cela passe par beaucoup de discussions, c’est mon premier acte militant.

«Nous sommes d’une famille athée d’universitaires où il n’y a pas particulièrement eu de transmission sur l’histoire du féminisme. Mais je me sens dans la lignée des militantes des générations précédentes. J’ai commencé à travailler comme documentaliste dans différentes entreprises. J’ai vu des femmes placardisées à leur retour de congé maternité. Moi-même, on m’a posé la question : "Quand comptez-vous faire un enfant ?" J’avais 24 ans. Le climat, c’était gros machos et blagues salaces. Quand une place de documentaliste s’est libérée au Planning familial, j’ai sauté dessus.»

Patrick, 32 ans, archiviste «Une vigilance de chaque instant sur tout»