Le potiron joue ses dernières représentations de la saison 2009 dans le parterre parisien du Jardin des plantes. Si on veut le voir, pressons. La semaine prochaine, on arrache, et rideau. Personne ne s’en plaindra. Le pied de potiron offre en octobre un spectacle lamentable. Il dégueule du tripode en fer qu’il avait gaillardement assailli, toutes vrilles dehors, au printemps ; il a la feuille grise rongée par l’oïdium, champignon microscopique, et les tiges figées dans un enlacement qui évoque plus la raideur cadavérique que la vigueur d’une plante capable de produire en quelques mois quatre mètres de linéaire gorgé de sève.
Alors, pourquoi s'attarder là ? Parce que c'est la saison du potiron, le fruit. C'est maintenant qu'il se cueille et qu'il migre des maraîchers aux marchés, et c'est alors que l'envie peut vous prendre d'en élever un dans votre jardin pour l'automne prochain. Encore faudra-t-il lui faire de la place. «Un mètre entre chaque plant», compte Didier Vigouroux, jardinier au Museum. On peut le semer en pleine terre après les gelées, mi-mai, dans un sol bien riche, éventuellement du fumier, car il mange comme quatre. Normal, vu sa croissance record (les fruits peuvent faire une centaine de kilos…). «Si on veut qu'il produise plus, on le sèmera en godet dès avril dans une serre ou une véranda chauffée (12 °C) et on le transplantera trois semaines plus tard en pleine terre.» Ainsi aura-t-il eu une belle saison, d'une durée évoquant celle du platea