La montre de Gibril, 35 ans, ne sonne pas, elle chante : le chant du muezzin que l'on entend dans les pays musulmans pour l'appel à la prière. Elle ne fait pas que ça, elle indique aussi la direction de La Mecque : «A l'époque où je l'ai achetée, explique ce Strasbourgeois, il n'y en avait pas encore en vente en France. On me l'a rapportée de La Mecque. Aujourd'hui, on peut l'acheter en ligne, mais ça reste assez cher : 80 euros.» Pour Gibril, producteur de musique de profession et musulman de confession, la montre c'est le «must» de tous les gadgets pour ne pas rater l'heure de la prière dans un pays laïc. Pour les téléphones portables, des sonneries-appels à la prière sont téléchargeables sur le site Searchtruth.com. L'iPhone d'Apple a aussi ses propres applications, comme iPray ou iQibla.
Le chant du muezzin sur sa montre ou sur son portable est une fantaisie que Gibril ne s'autorise qu'au moment du ramadan, temps fort de l'islam. Le reste du temps, il les programme seulement pour qu'ils bipent cinq minutes avant les horaires des cinq prières qui rythment la journée d'un musulman. Les deux prières de la mi-journée et de l'après-midi peuvent varier mais tombent en plein dans les heures de travail : «Dans ma pratique quotidienne, j'essaie de rester discret. Dans le Coran, il est d'ailleurs stipulé qu'il faut l'être. Alors plutôt que d'apporter un tapis de prière sur mon lieu de travail, je me sers de ma veste pour prier. Au début c'est compliqu