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Libération

La recette du bon punk : une crête aux œufs tous les matins

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Eldorados
publié le 22 octobre 2009 à 0h00

Nico s'est fait une crête. Ça l'a pris à la fin de la troisième, et maintenant qu'il est au lycée, c'est le total look : la crête, les Paraboot, le perfecto. Un punk, quoi. Il écoute de la oï, du rock et du hard rock, du ska. Sa mère espère que ça va lui passer. Ses copains trouvent ça «cool». Sauf quand ils sortent le soir ensemble et que la crête de Nico aiguise l'agressivité des «wesh» (survêtements, casquettes), qui croient déceler en lui un «nazi». Lui qui ne voulait pas passer inaperçu, c'est réussi.

Il retrouve ses semblables autour de Bastille, à Paris. Wiki (tartan, perfecto) aussi envisageait de passer à la crête, mais à l'idée de devoir «la dresser tous les matins, la flemme». C'est vrai, c'est du boulot. Au moins une heure dans la salle de bain. Nico met du blanc d'œuf, ça tient bien. Et ça revient moins cher que la laque ou le gel. Il a toujours un peigne dans sa poche comme ça, en cas d'affaissement, il peut éventuellement se recrêter dans la journée. Son pire ennemi, c'est la pluie. Sa tête au réveil, il la réserve à un cercle très intime. «Ça fait juste une mèche qui pend sur le côté», décrit son meilleur copain. Nico n'invite pas souvent à dormir chez lui.

Le cercle de ses admiratrices est lui aussi restreint. Au bahut, c'est simple, il n'en a pas de connues. Les filles critiquent ses goûts musicaux, ses fringues : «Elles préfèrent les trucs Ralph Lauren.» Du côté de Bastille, il y a heureusement quelques p