Changement de saison, changement de décor. Sous nos frimas, octobre est le mois des grandes migrations chlorophylliennes. Dans l’allée centrale du Jardin des Plantes, à Paris, une dizaine de jardiniers jouent de la bêche et de la fourche : les annuelles valdinguent direction le compost, les plus durables comme les dahlias attendent, le tubercule à l’air, d’être menés en leur résidence d’hiver, à Chèvreloup, dans les resserres du Museum national d’histoire naturelle. Tant que le sol est chaud, il faut planter, vite : les suivants, qui fleuriront au printemps, ont besoin d’un terreau doudouné pour faire des racines avant l’hiver.
Premières du cortège des nouveaux locataires : les giroflées. 1 700 plantules viennent de prendre pied dans un carré fraîchement retourné et engraissé au fumier de cheval (du compost fait l'affaire). Elles se tiennent en quinconce, à 25 cm l'une de l'autre, bonne distance pour un effet massif. «Les fleurs iront du rose au violet clair, à une hauteur de 30 centimètres, dit Mathieu Cottereau, jardinier responsable des plantations de ce parterre central. On verra du mauve.» Pour l'heure, on ne voit que du vert, mais on veut bien croire l'expert.
Les giroflées ne sont pas compliquées, qu'il s'agisse de l'espèceErysimum Cheiri, qui pousse ses tons chauds sur les murailles de Méditerranée et aussi volontiers en potée, ou de l'autre, Matthiola Incana, celle aux grandes hampes aimées des fleuristes, et choisie par Ma