Chargée de recherche au CNRS et sociologue associée à l'Ined, Florence Maillochon a travaillé sur les relations sexuelles et amicales des jeunes, sur la mise en couple, les cérémonies de mariage. Persuadée que malgré un individualisme croissant, «nous nous définissons aussi de plus en plus par rapport à l'entourage : le couple, les enfants, la famille mais aussi les amis, comme le montre la folie Facebook». Aujourd'hui, l'identité est aussi fabriquée par qui on a dans son réseau. Et dans son lit.
Vous avez étudié les identités de couple des jeunes de 18 à 35 ans, qu’en est-il ?
A la trentaine, 80% d’entre eux cohabitent. Dans la tranche d’âge 18-35 ans, 26% des hommes et 31% des femmes sont mariés. Avant 25 ans, déjà 36% des jeunes hommes et 58% des jeunes femmes sont en couple stable. Les chiffres ne coïncident pas parce que les femmes sont souvent avec des partenaires plus âgés. Les trois quarts des jeunes qui vivent encore chez leurs parents sont «solos», ce qui ne veut pas dire qu’ils n’ont pas de relations : celles-ci peuvent être balbutiantes.
Où commence le couple ?
Est-ce se sentir amoureux ? Vivre ensemble ? Se voir tous les jours, plusieurs fois par semaine ? Dans cette enquête, on a fait confiance aux personnes interrogées et à leur sentiment. Le seul critère est d’être ensemble depuis six mois (je précise que seuls les hétérosexuels ont été étudiés ici). Les femmes et les hommes n’ont peut-être pas la même définition. C’est ce qu’on a pu observer, par exemple, pour le nombre de partenaires sexuels. J’ai mené précédemment des enquêtes sur les jeunes : pour savoi