Tous les enfants du divorce n’ont pas forcément 4 ans et ne sont pas pris dans des bisbilles de garde alternée. Certains débutent des études, d’autres ont quitté le domicile familial depuis un bout de temps et/ou ont déjà fondé une famille. Majeurs et vaccinés, ils font face au divorce de leurs parents à 20, 30 ou 40 ans. La situation n’est pas rare puisque près de la moitié des divorces prononcés en 2007 (1) concernaient des enfants majeurs. Paradoxalement, la séparation des vieux lorsqu’on est adulte, c’est presque plus difficile que pour les jeunes enfants. On se retrouve exposé à tous les coups bas.
Sandrine, la trentaine, a vu ses parents se séparer après trente ans de mariage : «Sur le moment, ça m'a choquée car je ne m'y attendais pas du tout.» Ce cas n'est pas une exception : environ 30% des divorces prononcés en 2007 concernaient des mariages vieux de vingt ans ou plus. Arrêt de l'activité professionnelle, départ des enfants, perte de leurs propres parents : «Ces événements amènent à des remises en question profondes dans les couples», explique Jocelyne Dahan, directrice du Centre de recherche et de médiation familiale (Cerme) de Toulouse. D'où des adultes confrontés tardivement au divorce de leurs parents. Transformés en médiateurs, devenant un soutien pour leurs parents ou souvent pris à partie, ils sont rarement épargnés.
«peur de l'abandon». «Souvent, pour les grands enfants, c'est inacceptable car les repères s'effondrent»,