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Libération

«J’étais le bureau des pleurs»

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Double récit de divorces, du point de vue des grands enfants.
publié le 6 novembre 2009 à 0h00

Passé le cap des 30 ans, on a autre chose à faire que de s’occuper de ses vieux parents. Sauf que quand ces derniers divorcent, on se retrouve souvent à écouter pleurnicher l’un, récriminer l’autre. Témoignages (1) sur une période tournant et ses ambiguïtés.

Violette, 38 ans

«Mes parents se sont séparés lorsque j’avais 26 ans et ils ont divorcé deux ans plus tard, alors que j’étais enceinte de mon premier enfant. A l’époque, ils avaient la cinquantaine et étaient ensemble depuis leurs dix-sept ans. Ça ne m’a pas tellement surprise. On sentait, avec ma sœur, plus jeune que moi, que depuis qu’on avait quitté la maison, ce n’était pas très joyeux. On se doutait qu’il y avait quelque chose de bizarre. Ma mère partait souvent en séminaire, en week-end avec des copines et elle mentait. On a même pensé qu’elle allait partir avec une nana…

«Mes parents ne nous ont pas annoncé leur séparation. Une année, ils sont partis tous les deux en vacances et sont revenus chacun de leur côté. Au début, je faisais office de bureau des pleurs. J’avais droit à "il m’a fait ci, elle m’a fait ça". Je préférais qu’ils me laissent à l’écart de leurs petites histoires. Je leur ai dit que je ne voulais pas savoir que mon père avait trompé ma mère en 1982 et qu’elle s’était vengée en 1984 ! Je n’ai pas voulu prendre partie pour l’un ou pour l’autre. Ça ne me dérangeait pas qu’ils divorcent mais je n’avais pas envie d’être leur confidente, je voulais rester l’enfant de mes parents. Je regrette qu’ils n’aient