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Libération

La furieuse envie de poacées du jardinier

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publié le 13 novembre 2009 à 0h00

Poacée… Avec un nom pareil, il faut du mérite pour devenir maître du monde et, encore plus, pour y jouer les starlettes. Mais la famille des poacées a du mérite, indiscutablement. Celui, en premier lieu, de nourrir l'humanité et ses associés - herbivores et granivores sauvages et domestiques. Elle compte en effet parmi ses nombreux membres (9 000 espèces) les grands noms de l'agroalimentaire : blé, riz, maïs, mil, avoine, orge, sorgho… bref, toutes les céréales, soit la moitié des terres arables de la planète. Un foncier auquel il faut adjoindre celui de la canne à sucre (une poacée aussi) et du bambou (idem), plus la surface des prairies, steppes, savanes, pampas, sans oublier les pelouses. On prend alors la dimension de l'empire des poacées : immense, grâce à l'efficacité reproductive des poa, les herbes en grec, les graminées en botanique française. Misant sur le vent pour assurer la dissémination de leur abondant pollen, elles ont conquis toutes les latitudes. En cette dernière décennie, ces filles d'Eole ont acquis une vertu supplémentaire : esthétique.

Depuis l'inauguration, en 1992 à Paris, du parc André-Citroën conçu - notamment - par le paysagiste Gilles Clément comme un «jardin en mouvement» dont les touffes ondoyantes de graminées sont le clou, les poacées sont hypertendance dans les espaces publics, et privés. On en veut, on les plantera donc au soleil. C'est encore la saison, à moins d'attendre prudemment le printemps et d'en profiter pour visit