Il y a grosso modo deux façons de draguer en ligne. Publier la photo de sa jeune et belle gueule d’amour, ses biscotos, ses gros nichons ; ou faire usage de sa plume de poète de l’amour, sensible, délicate. Passons sur la première option, dont il n’y a pas grand-chose à dire, pour s’arrêter sur la seconde, c’est-à-dire le cas de ceux qui n’ont pas grand-chose à vendre côté plastique. Ces «cérébraux» ont d’ailleurs fait le sujet d’une table ronde cet automne, à l’occasion du premier anniversaire du site Meetic Affinity, la déclinaison plus pondérée du supermercato de la rencontre électronique.
Autour du thème «la correspondance amoureuse à l'ère d'Internet», une psychanalyste (Sophie Cadalen), une écrivaine (Eliette Abécassis), un consultant en rencontres amoureuses (Ronan Chastellier) et une journaliste de l'Express (Christine Kerdellant) semblaient manquer de mots pour dire leur émerveillement devant le lyrisme des internautes. «Techno-poésie» pour les uns, «ivresse littéraire» pour les autres, la drague en ligne auraient, selon eux, rendu le goût d'écrire aux cyberprétendants. Et même remis en selle une pratique bien française : le marivaudage. Rien de moins.
Internet démultiplicateur des jeux de l'amour et du hasard ? C'est bien possible, tant il y a de monde sur les réseaux. Mais, après vérification, les belles-lettres y sont assez rares. Un océan de dragueurs ponctuent leur e-cour de «bah !»,«rhooooooooooo !»,«lol»