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Libération
EDITORIAL

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publié le 14 novembre 2009 à 0h00

On ne peut que louer le talent de Ségolène Royal pour poser les bonnes questions au bon moment. Alors ministre déléguée à l’Enseignement, elle avait, il y a dix ans, autorisé la distribution de la pilule du lendemain dans les lycées. Une opération décriée à ses débuts qui est depuis apparue comme un véritable progrès pour les adolescentes.

Sa proposition de donner des «pass contraception» et des préservatifs dans les lycées de sa région procède du même principe, quoiqu’en pense le ministre de l’Education, bien mal avisé en cette affaire. Il faut évidemment informer les adolescentes sans moraliser, lorsque l’on sait que près de la moitié des jeunes abordent leur premier rapport sexuel sans contraception.

Il ne s’agit pas de substituer l’école à la famille et il vaudrait mieux, dans un monde idéal, que la contraception soit le résultat d’un dialogue entre enfants et parents. Mais dans la vraie vie, que semble ignorer Luc Chatel, il n’est pas toujours facile aux parents et aux enfants de parler de sexualité. Les jeunes filles peuvent déjà consulter et obtenir des moyens contraceptifs sans l’autorisation de leurs parents. Le plan de Royal ne fait que faciliter ces démarches. Il y a encore trop de grossesses non désirées et de maladies sexuellement transmissibles chez les ados. Ce que cette mesure simple va pouvoir limiter, et il serait souhaitable que cette proposition dépasse le cadre de la région Poitou-Charentes. Cela honorerait Luc Chatel.

Un seul regret enfin : que les garçons