Leur cadre est verdoyant. L'air qu'ils respirent est pur, et ils ont vue sur les volcans. Idyllique ? Pas complètement, car cette trentaine de télétravailleurs croisés dans le Cantal, aux premières Rencontres du télétravail, à Murat, au début du mois, ont tout à inventer. Ils étaient graphistes, secrétaires, vétérinaires, journalistes. Salariés. Ils ont quitté leur entreprise pour travailler depuis chez eux, et à leur compte, dans le Cantal, depuis un ou deux ans. Une étrange idée ? Pas vraiment. Le télétravail est dans l'air du temps. Et le Cantal mène une politique volontariste pour favoriser l'installation des télétravailleurs, avec l'espoir de se repeupler en actifs. Depuis trente ans, 24 000 emplois ont déserté l'endroit, à cause du modernisme. «La technologie pourrait bien inverser le mouvement»,explique Bernard Delcros, le responsable de la communauté de communes du pays de Murat. Alors, heureux, ces nouveaux travailleurs à demeure du Cantal ? Réponse en six points.
Le rapport au travail
Yann a la quarantaine. Il est journaliste. Il a quitté le Sud pour le Cantal. Ce n'est pas uniquement pour le «bon air», explique-t-il. Le monde de l'entreprise actuel ne lui convient pas. Yann n'est pas «fait pour être cadre ou salarié». Terminés les rapports hiérarchiques. «Désormais, je fournis du service, mon rapport au client est uniquement basé sur la compétence.» Tout ce qui intéresse sa clientèle, c'est «le résultat». A l'arrivée, il