Fabrice vit au «26» depuis deux ans. Baptisé Le Canut, cet immeuble situé rue Leynaud, sur les pentes de la Croix-Rousse à Lyon, est l'une des rares expériences d'habitat collectif autogéré en France. Héritage d'une ancienne communauté baba lyonnaise, il fonctionne depuis près de trente ans avec des règles et des principes défiant tous les us et coutumes qui régissent l'immobilier. Une association loue trois étages avec un seul bail au propriétaire des lieux, un bailleur HLM. La vie n'est pas communautaire, on vit seul ou en colocation dans des appartements séparés. Mais la vie collective, les nouveaux arrivants, les éventuels litiges, se gèrent en assemblée générale. Un appartement commun permet d'héberger des gens, d'organiser des fêtes, des repas. La buanderie, le congélateur sont aussi à l'usage de tous. Fabrice, lui, partage un appartement avec deux autres garçons. Tous trois travaillent. Ils ont la quarantaine. La colocation, pour lui, n'est pas subie, «c'est un choix de vie». Il précise : «Pas seulement le choix de partager un appartement, mais aussi de s'ouvrir aux autres, d'avancer à plusieurs.» Le collectif, selon lui, permet «de se remettre en question, de bousculer sa façon de fonctionner». Le «26» n'a rien d'une communauté baba conservée dans le formol des seventies, mais n'est pas vraiment un repère de militants UMP. L'idée de partager certaines valeurs de gauche reste un ciment important. Comme celle de résister au modèle do
«Avancer à plusieurs»
Article réservé aux abonnés
par Alice Géraud
publié le 25 novembre 2009 à 0h00
Dans la même rubrique