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Libération

Comme un goût de reviens-y

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Slow Food. A Tours, le salon Eurogusto défend les produits en péril. Les «Sentinelles du goût» sont sur le pied de guerre.
publié le 27 novembre 2009 à 0h00

Une farandole de fromages musclés, de jambons fondants, de légumes oubliés, d’huiles et de vins sentant la terre. Tous sont menacés par l’agriculture productiviste. Et donc à (re)découvrir d’urgence au salon Eurogusto, biennale européenne du goût et de l’alimentation qui s’ouvre aujourd’hui à Tours en Indre-et-Loire (1). L’occasion de se réjouir les sens, et aussi de méditer sur le thème «Attention, chefs-d’œuvre de la table en péril !» Car c’est aussi de cela qu’il s’agit.

A l'origine de ce salon, l'association Slow Food, mouvement international né en Italie qui réunit désormais plus de 100 000 membres dans 150 pays. Lors de sa création il y a vingt ans, l'association regroupait «de fins gourmets hédonistes opposés à l'installation des fast-foods en Italie, à l'homogénéisation des goûts», explique Lucia Penazzi, porte-parole de la branche française du réseau. «Ils ont progressivement réalisé que pour bien manger, bien cuisiner, il fallait trouver de bons produits, ce qui devenait difficile puisque l'agro-industrie raréfie les ressources et éteint les savoir-faire traditionnels.»

Durable. De la promotion de produits bons et sains, Slow Food a approfondi sa vision au-delà des assiettes pour se muer en un mouvement de défense de la biodiversité alimentaire et d'une agriculture vivrière, traditionnelle et durable. Persuadé que, sans mettre en péril l'équilibre nutritionnel, lorsqu'une race de vaches ou une espèce de tomates disparaît, c'est un p