Se profilent donc le sapin et les bouboules, les engueulades rituelles et les gavages humains, tout aussi rituels. Aussi allons-nous relayer le très rituel débat du mois de décembre, qui porte, pas tant sur le lâche assassinat de douzaines de milliers d’huîtres, mais sur la torture infligée aux canards (et, de moins en moins, aux oies, on allait dire hélas, pour cause de frais de production) afin de produire le foie gras quasiment indétrônable des tables de «fêtes» de fin d’année.
Poêlé, froid en tartine de pain de noix, sur velouté de potimarron, avec du confit de figues, mais on s’égare, voilà que l’association de défense du «droit» des animaux L214, militant activement contre la souffrance animale (quitte pour les militants à se montrer nus dans des barquettes ensanglantées pour te mettre la honte avec ton steak du Franprix), balance un sondage assez abscons, mais qui a le mérite de rappeler la législation en vigueur un peu partout dans le monde. Selon le sondage, donc (1), 44% des personnes sont favorables à l’interdiction du gavage dans la production de foie gras. Ah. C’est bien, mais il en reste 47,3% qui sont donc défavorables à la même interdiction, ce qui, même chez des végétariens actifs, constitue une majorité.
Dans le premier pays producteur de foie gras que nous sommes, la souffrance des animaux est cependant reconnue : «oui» à 63,2%, «non» à 27,5%. Mais à la question «Refusez-vous d'acheter du foie gras pour des raisons d'éthique liées à la souffrance animal