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Libération

Tout un siècle à la casserole

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L’ouvrage «La France aux fourneaux» conte par le menu nos us et péchés gourmands.
(GnondPomme / Flickr)
publié le 4 décembre 2009 à 0h00

C’est l’histoire d’un siècle qui débute dans le bœuf froid aux carottes de Marcel Proust, s’initie au bouillon cube, découvre la cuisinière à gaz à l’exposition universelle de 1900. C’est l’histoire d’un siècle qui s’achève dans les sushis, le manger bio et équitable, les assiettes anticancer saupoudrées d’oméga 3.

En six époques, la France aux fourneaux, de 1900 à nos jours (1) de Dominique Missika et Anne Schuchman, conte par le menu nos péchés gourmands, us et légumes, moulinettes et robot Marie. Sous le couvercle de ces petites affaires de popotes, on découvre en toile de fond la grande Histoire, celle qui a transformé nos habitudes alimentaires et culinaires. Du champagne pour l'année 1900, des pastilles Valda, du filet de bœuf aux champignons le dimanche (chez les bourgeois), un bon couteau pour trancher son pain (à l'autre extrémité de l'échelle sociale) : ainsi débute la Belle Epoque dignement célébrée par les édiles. Le 22 septembre 1900,20 277 maires de France et des colonies s'attablent dans le jardin des Tuileries pour un pantagruélique banquet républicain. C'est la maison Potel et Chabot qui est chargée d'organiser cette fête du travail et de la paix. Sont alors consommés : 2 000 kilos de saumon, 2 430 faisans, 3,5 tonnes de bœuf, 2 500 poulardes, 12 000 litres de mayonnaise, 15 000 camemberts, 10 000 pêches, 6 000 poires, une tonne de raisin, 3 000 litres de café et surtout 50 000 bouteilles de vin dont nombre de champagne. La cuisine bourgeois