La chambre de Max est spartiate. Quelques posters aux murs, son ours et son lapin en peluche serrés l'un contre l'autre sur la couette bien tirée, quelques livres… Ici, Max a peu d'effets personnels. C'est pourtant là que le jeune garçon passe cinq jours de la semaine. Max, 12 ans, n'avait pratiquement plus mis les pieds à l'école au cours des dernières années. Il vit depuis septembre dans le premier internat d'Allemagne créé pour les adolescents qui, comme lui, sèchent l'école. L'absentéisme a pris un tour inquiétant dans les écoles berlinoises au cours des dernières années. Près de 12% des 13 000 élèves de Hauptschule (une voie de garage pour les jeunes en échec scolaire préparant à l'apprentissage) manquent chaque jour en classe, la moitié sans excuse de leurs parents. Dans chaque classe, un élève au moins sèche régulièrement l'école ou ne vient plus du tout. «Un enfant qui ne va pas à l'école, qui n'a pas de formation professionnelle, ne travaille pas, et à 65 ans, il aura coûté un million d'euros au contribuable», estime Wolfgang Schimmang (SPD), chargé des questions scolaires du quartier défavorisé de Neukölln à Berlin.

L'arrondissement a fait du retour à l'école l'une de ses priorités en matière d'éducation. Trois garçons et trois filles âgés de 12 à 15 ans vivent dans l'établissement situé sur le boulevard Buckower Damm, au bout d'une allée verte jouxtant l'une des trois Hauptschule de Berlin pour adolescents souffrant de problèmes du compor