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Libération
FOODINGUES

Un gros plein de soupe

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A l’assiette ou au bol, les potages sont de saison.
(TheBittenWord.com / Flickr)
publié le 17 décembre 2009 à 0h00

Alors ça y est, la froidure est arrivée. Il a même neigeoté dimanche matin sur les bords de Seine. Et pourtant, si vous passez du côté du parc des Buttes-Chaumont, dans le XIXe arrondissement de Paris, vous découvrirez un forsythia qui a oublié décembre en se parant d'une floraison jaune d'or qu'on lui connaît d'habitude au sortir de l'hiver. Ce n'est pas que l'on soit à cheval sur le calendrier, mais on ne peut s'empêcher de penser qu'il y a quelque chose de chamboulé dans la marche du monde.

Alors, on s'en va contempler le petit carré de nature que l'on a posé sur un rebord de fenêtre. Quelques potées de terreau dans une vieille balconnière de terre cuite culottée par les intempéries et les plantations. La ciboulette y cohabite avec la mélisse citronnée, l'ache des montagnes et de pimpantes capucines qui vont çà et là, au hasard des graines qui se ressèment. On s'est attaché à ce jardinet de poche, humble et vaillant comme une jachère de banlieue. Ce n'est pas tant l'abondance de ses récoltes qui nous épate. Quoique des tiges de ciboulette coupées dans l'omelette, des feuilles de mélisse ciselées dans un cake ou un peu d'ache sur des brochettes de mouton nous régalent autant qu'un plein panier de verdures du marché. Mais plus encore que cette glanure de citadin, c'est l'observation quotidienne de notre jardinière qui nous rend inséparables. C'est notre Microcosmos à nous, cette poignée de terre en herbe en plein Paris.

Au printemps, on voit la ciboulette