Dans la série des contes de Noël, il y a celui du houx. Il était un fois Marie, Joseph et l’enfant Jésus qui fuient en Egypte le massacre des nouveaux-nés ordonné par le méchant roi Hérode, lequel redoutait l’avènement d’un rival parmi son peuple juif, un Messie de surcroit. Les soldats approchent. Et alors, le houx se dresse, s’élance et enveloppe la sainte famille d’un mur d’épines. On connait la suite. Le houx, avec ses piquants et ses petites boules rouges vif qui prophétisent à merveille la couronne d’épines et le sang du Christ, se retrouve promu décoration de table de Noël numéro un, vendu en branches (dorées ou nature) chez tous les fleuristes, dès la mi-décembre.
Heureusement pour le houx, il y a une vie, une vraie, avant et après le réveillon. Elle est peu cohérente avec les performances réalisées au temps d’Hérode, ce qui confirme leur caractère miraculeux. Nous nous sommes rendus à cette évidence au terme d’une promenade dans les allées centrales du Jardin des Plantes de Paris où vivent une trentaine de hauts houx vieux de plusieurs décennies, taillés en topiaire, appartenant à diverses espèces. Premier constat: si tous les houx ont un feuillage vernissé (parfois panaché, effet d’une mutation génétique spontanée), tous n’ont pas d’épines. Autant dire qu’il faut bien choisir son plant parmi les 400 espèces de houx connues si on veut qu’il joue les garde du corps dans un conte de Noël: il y en a aux feuilles roulées, d’autre plates, grandes ou petites. Idem pour le