En sortant d’un rendez-vous, ambiance choux et futurs mariés, Christophe Michalak rapporte que la cliente s’est étonnée de ne pas avoir affaire à une boule de cholestérol, ongles rongés jusqu’aux phalanges et ronchon brioché. Avec ses cheveux sculptés gélifiés, ses mains de pianiste et ses œillades tournure ganache, le garçon sait très bien dans quelle catégorie il boxe. Sinon, dans sa brigade, ils sont vingt-cinq, et c’est lui le chef. Neuf ans que ça dure, sous la houlette du grand Ducasse, au Plaza Athénée. D’ailleurs, on y est.
Ici, avenue Montaigne à Paris, les aimables au sourire de gloss vous jaugent à l'entrée un peu comme on détaille la profondeur d'une rayure sur le métallisé de sa Quattroporte. Ici, la pâtisserie est tapageuse et tape à l'œil. A la japonaise, muséifiée, exposée en vitrines façon parure diamantée. Ça plaît. En sous-sol, Christophe Michalak envoie cinq cents pièces pâtissières par jour, idem pour le pain et les viennoiseries. Certains matins, on redoute ses envies de dessert un peu baroques, parfois barrées et dans le magistral souvent lovées. Prenons sa bûche de Noël. Cette réplique crémeuse et toute en marches des escaliers du Plaza, avec tapis rouge et rampe en dentelle chocolatée, aura demandé plus de quatre mois d'essais. Comme tous les impulsifs, on s'en doutait, Michalak adore prendre la contrariété au bras de fer. Jusqu'à la gagne. Il ne lâche rien, même pas ça, jamais. Avant d'aligner son paris-brest qu'il présente au mètre, il avouera en av