Encore une année tombée au champ d’honneur, bonjour la décennie à venir et l’idée effarante qu’à la fin de celle-ci, on aura dix ans de plus. De quoi se prendre un coup de vieux dès le premier jour de l’année. Drôle d’expression que «prendre un coup de vieux» qui ne signifie pas se faire cogner dessus à coup de déambulateur par un octogénaire, mais évoque cette impression parfois subjective de ressembler brutalement à sa grand-mère.
Objective parfois aussi, après un deuil, un chagrin, un choc, d'accord, mais souvent c'est un petit indice de la taille d'un chveu blanc, une ridasse, un ovale qui s'affaisse, une réflexion mal placée du style «C'est ta fille ? Non, c'est ma baby-sitter.» Ou le gars de la SNCF qui balance : «Vous n'avez plus de réduction je suppose ?» Ou une jeune femme qui se lève dans le bus pour laisser sa place.
Pour l'auteure de ces lignes, le coup de vieux s'est fait au poids, le jour où le sac de médicaments est devenu plus lourd que la trousse à maquillage. Et aussi le jour où il a bien fallu reconnaître qu'on ne connaissait plus personne ou presque dans Voici. Moche, ça.
Pour se sentir un peu moins seul, on a demandé aux autres leurs coups de vieux et pioché aussi, après accord, sur le site de Toutpourelles.fr qui s’est penché sur la question. On n’a pas mis les âges, parce qu’il n’y a pas d’âge pour prendre un coup de vieux. Et on a remarqué que les femmes ont répondu beaucoup plus nombreuses que les hommes. On en tirera les con