Dominique Chandesris proviseure, 59 ans :
«Des tas de petites choses usantes»
«En début d'année, plusieurs enseignants débutants se sont retrouvés en très grandes difficultés face à leurs classes. J'ai alors contacté une association à Saint-Denis [en Seine-Saint-Denis, ndlr] : Casado, la maison des adolescents. Ils viennent ce mois-ci pour la troisième fois rencontrer ce groupe de professeurs.
«J’ai aussi décidé d’accueillir la conférence de l’Université de tous les savoirs (UTLS). Je souhaitais toucher un plus grand nombre, parce que les incivilités sont devenues monnaie courante. Et souvent les élèves n’en ont même pas conscience. Récemment un élève a tancé son professeur - "Ne haussez pas le ton !" - en trouvant ça normal…
«Je pense aussi aux bousculades dans les couloirs, au tutoiement envers les profs, aux expressions grossières, etc. Au début de l’année, il y a même eu quelques bagarres entre filles, dans la cour et aux abords de l’établissement. Ici, on a un peu des poulains échappés à l’état sauvage. Mais je ne pense pas qu’il y ait vraiment une aggravation des incivilités. Il s’agit plutôt de tas de petites choses, usantes pour les enseignants.
«Selon moi, la question du respect renvoie au respect de soi qui, souvent, manque aux élèves. Mais le respect doit aussi être mutuel, entre professeurs et élèves. Et il ne faut pas confondre pouvoir et autorité.»
Laurent Papin professeur de lettres et d'histoire, 43 ans:
«Au début, on n’ose pas dire qu’on n’arrive pas à tenir sa classe»
«Il y a des gens qui ont un charisme, une autorité naturelle, et qui arrivent ainsi à s'imposer en classe. D'autres comme moi sont plutôt des timides au départ. Et lorsque vous sortez d'u