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Libération

En France, l’occasion fait le larron

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publié le 25 janvier 2010 à 0h00

La crise bouleverse la donne. Les modes de consommation passent cul par-dessus tête. On y perd son latin. Depuis vingt ans, le très sérieux Observatoire Cetelem - émanation du groupe BNP Paribas - tente d'ausculter les consommateurs européens (1). Cetelem avait «façonné», selon Pascal Roussarie, garçon réfléchi et coauteur de l'enquête, un consommateur qui se comportait, bon an mal an, de la même manière d'un pays à l'autre. Fini ! Basta ! Fertig ! Non seulement ce qui est vrai au Royaume-Uni ne vaut pas pour le Portugal, mais, en plus, osons-le, ce cochon d'acheteur cumule les paradoxes. Depuis que son porte-monnaie est vide , il réfléchit. Il fait des choix, et on a du mal à les lire.

Dans une enquête rendue publique jeudi (Libération de vendredi), on découvre, entre autres, qu'il achète beaucoup d'occasion. «Quand on évoque ce marché, explique Pascal Roussarie, on pense à l'automobile». Tu parles Pascal ! Cinq millions de seconde main s'écoulent chaque année, contre deux millions de véhicules neufs. L'occase concerne aussi les livres (64% des Français en ont acheté en 2009), les DVD et les disques (60%), les vêtements (43%), les meubles (38%).

En Europe, ceux du Sud - Espagne, Portugal, Italie - n'aiment pas l'occasion. Elle a mauvaise réputation, rime avec arnaque ou cheap. Les pays du Nord, eux, n'ont aucun complexe. Nous autres Français sommes les champions de l'occase. En achetant d'occasion, on croit «