Au collège, ça se résume à des schémas à plat, ou au mieux en coupe, des appareils génitaux. Et, pour les plus chanceux, à une démonstration de l’enfilage d’une capote. L’éducation sexuelle ne connaît qu’un refrain : risques de grossesse et sida, certes indispensable, mais pas suffisant pour prendre la dimension de la chose.
En 2010, les cours d’éducation sexuelle à l’école se focalisent toujours sur la reproduction et la prévention laissant de côté les questions de désir, de plaisir et des pratiques sexuelles. Dans une société hypersexualisée, un tel décalage interroge.
Autrefois, l’éducation sexuelle était laissée à l’entière discrétion des familles qui s’en sortaient avec des histoires de choux ou de graines. Mai 68 a changé la donne et, depuis 1973, le fardeau revient à l’école. La circulaire Fontanet autorise l’éducation à la sexualité, mais elle reste facultative. Fin 90, elle devient obligatoire et l’accent est mis sur la prévention du sida. Depuis 2003, une circulaire précise que du CP à la terminale, trois séances par an doivent être consacrées à l’éducation sexuelle. Dans les faits, c’est loin d’être le cas. Prétexte le plus souvent invoqué : l’impossibilité de «prendre» des heures sur un programme scolaire déjà chargé.
Réduit à sa seule mécanique, le sexe reste dans le giron du cours de SVT (sciences de la vie et de la terre) avec, au menu, des données objectives et cliniques sur le fonctionnement des appareils génitaux. En général, on en garde peu de souvenirs. Anne