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Libération

«Il picole pas pourtant…»

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publié le 1er février 2010 à 0h00

Deux hommes en costume. Chaussures noires, mallettes d’ordinateurs. L’un a la trentaine, l’autre quinze ans de plus. Ils portent des alliances. Ils s’assoient dans le TGV, Paris-Lille, départ 7 heures, gare du Nord. Ils parlent d’abord recrutement. Dialogue.

«- Gilles, il a deux candidats. Il dit qu’il en a une qui est très bien mais elle n’a pas son permis de conduire.

- Elle a quel âge ? Elle le passe ou elle le repasse ?

- C’est la deuxième ou troisième fois je crois.

- Et Marie, elle en est où ?

- Elle a planté trois voitures. Depuis, elle fait une formation… carrosserie. [Ils pouffent tous les deux.]

- Elle, je la plains pas…

- C’est pas un canon.

- C'est un boulet. Un boulet de canon. [Ils pouffent.]

- Et pour Damien ?

- Il a fait acte de candidature pour Tours. Une heure de TGV de Paris. Mais je lui ai dit que le poste était basé à Paris. Lui, il pensait habiter à Tours, mais il tiendra pas le rythme à faire les allers-retours. Le soir, rentré de Paris chez lui à Tours après minuit, rejoindre sa petite famille… On a vu Antoine quand il est parti pour Nevers. Au bout de six mois, il était explosé.

- Et Nicolas, des nouvelles ?

- Il s’est installé à Orléans. Il n’a pas de bureau. Il en cherche un. Il a installé sa tente sur la place de la gare.

- On va boire un café ?

[Ils ne vont pas boire un café, ils continuent à parler.]

- François en pince toujours pour la consultante ?

- La blonde ? [Ils pouffent, lèvent les yeux au ciel.]

- C’est la consultant