Et de dix. Dix ans aujourd’hui que la France (du moins dans les entreprises de plus de 20 salariés) est passée aux 35 heures et manie allègrement le sigle RTT. Dix ans que la loi Aubry 2, du nom de la ministre de l’Emploi du gouvernement Jospin, agite des polémiques : sur le nombre d’emplois créés ou pas, la désagrégation supposée de la valeur travail avec en arrière-plan la rengaine du «travailler plus pour gagner plus», la compétitivité, le côté «cosmétique» d’une telle réforme… Il n’empêche, que l’on encense la conquête sociale ou que l’on dénonce une soi-disant plaie nationale, tous les sondages le disent : pas question de toucher aux 35 heures sous peine de soulever l’ire des salariés, prêts à dégainer la banderole du «touche pas à mes RTT». Bref, rares sont ceux qui s’en plaignent, même s’il faut parfois redoubler d’efforts pour écluser son boulot dans un moindre temps, même s’il y a des perdants qui n’en n’ont jamais vu la couleur (les professions libérales, les agriculteurs, les artisans…), des déçus qui n’ont gagné que quelques minutes par-ci par-là, des débordés contraints d’y renoncer…
Mais quand on en a, comment les prend-t-on et, surtout, qu’en fait-on ? Florilège de témoignages.
Paul, inspecteur des impôts, 2 500 euros par mois «Des longs week-ends, avec des TGV moins chers»
«J’ai droit à douze jours. De temps en temps, je prends une journée par-ci par-là pour garder ma fille ou mon fils. En plus, c’est assez souple, on peut les poser la veille po