Plus nombreux, plus jeunes et plus féminins qu’il y a dix ans. Les consommateurs de drogues illicites (hors tabac et alcool) dans la France d’aujourd’hui ont des profils bien plus variés que les groupes traditionnellement identifiés. Entre 1999 et 2009, l’usage des drogues s’est donc modifié en profondeur, affirme l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) dans un rapport rendu public hier.
L’organisme s’appuie sur un dispositif d’observation, Trend, mis en place en 1999. Il confirme trois grandes tendances apparues année après année : la banalisation du cannabis, dont l’usage est désormais massif mais stable (1,2 million de fumeurs réguliers et 550 000 fumeurs quotidiens) ; le retour de l’héroïne (le nombre de surdoses a presque doublé entre 2004 et 2007) ; et la percée de la cocaïne, qui jouit d’une image positive, ce qui ne manque pas d’inquiéter les autorités sanitaires.
Résine. Dans le détail, le cannabis est aujourd'hui la substance illicite la plus souvent consommée. Ce qui propulse les Français en tête du peloton des fumeurs de joints européens. Au cours de la décennie, la part des adultes (18-44 ans) ayant fumé du cannabis est passée de 18% en 1992 à 40% en 2005. A 17 ans, 42,2% des jeunes ont déjà tiré sur un joint au cours de leur vie et 7,3% fument régulièrement. Les auteurs de l'étude mettent en avant une forme de «sociabilité» propre à cette consommation. Une majorité d'usagers réguliers déclarent en effet acheter rés